Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)
Près de 800 000 Canadiens âgés de plus de 35 ans souffrent de maladie pulmonaire obstructive chronique, soit d’emphysème ou de bronchite chronique. La MPOC est généralement causée par le tabagisme. Cesser de fumer est donc la première chose à faire pour mieux respirer.De quoi s’agit-il?
La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) englobe deux affections pulmonaires : la bronchite chronique et l'emphysème. Une personne peut souffrir de ces deux maladies pulmonaires à la fois ou d’une seule. Ces maladies se caractérisent par une obstruction permanente des bronches, contrairement à l’asthme où l’obstruction des bronches varie dans le temps et se manifeste par des « crises ».
Les poumons ont comme fonction d’alimenter le corps en oxygène et d’éliminer le gaz carbonique. Cet échange de gaz se fait au niveau des alvéoles, qui sont des milliers de micro-sacs contenus dans les bronches. Chez les personnes atteintes de MPOC, les alvéoles sont détériorées ou obstruées, et l’échange d’oxygène et de gaz carbonique ne se fait donc plus correctement.
Bronchite chronique
En cas de bronchite chronique, l’inflammation des bronches et la sécrétion importante de mucus bloquent les alvéoles. Une toux dite « productive », ou toux grasse, se développe alors pour tenter d'expulser ce mucus. L'abondance de mucus favorise les infections respiratoires à répétition.
Emphysème
En ce qui concerne l’emphysème, l'exposition à des irritants cause progressivement une perte d’élasticité des alvéoles. La personne atteinte a alors plus de difficulté à expirer. L’air qui reste ainsi emprisonné dans ses poumons contient peu d’oxygène et trop de gaz carbonique; il est donc peu utile pour le corps. Le principal symptôme est l’essoufflement, aussi appelé « dyspnée ».
La MPOC apparait chez les gens de 45 ans et plus, particulièrement ceux qui ont fumé durant plusieurs années. La progression de la maladie est lente, mais constante, et les symptômes sont de plus en plus marqués avec le temps. Les dommages causés aux bronches sont irréversibles. La MPOC peut aussi augmenter le risque d’insuffisance cardiaque, car le cœur doit travailler plus fort pour faire circuler le sang à travers les poumons endommagés.
Quelles sont les causes de la MPOC?
L’usage du tabac est responsable de 80 à 90 % des cas de MPOC. L’exposition à la fumée secondaire présente aussi des risques, de même que la pollution atmosphérique et l'exposition professionnelle à différents irritants (par exemple, fibre d’amiante ou poussière de verre ou de céramique). Les températures extrêmes (très froides ou très chaudes) nuisent également à la respiration des gens atteints. Enfin, les infections respiratoires répétées ainsi qu’une prédisposition familiale pourraient contribuer au développement d’une MPOC.Quels sont les symptômes de la MPOC?
Les premiers symptômes passent souvent inaperçus. Les gens ont tendance à croire qu'il est normal pour un fumeur de tousser et d'avoir le souffle court. Ils consultent habituellement un médecin lorsque les symptômes sont devenus tellement importants qu’ils nuisent à leurs activités quotidiennes.
Les symptômes ressentis par les personnes atteintes de MPOC sont :
- de la difficulté à respirer ou la sensation d’avoir le souffle court (dyspnée);
- une toux persistante;
- une production excessive de sécrétions bronchiques;
- une oppression dans la poitrine;
- une fatigue constante;
- une perte de poids (dans le cas d'emphysème).
Au début de la maladie, les personnes ressentent généralement ces symptômes à l’effort seulement. Par contre, à mesure que la maladie progresse, les symptômes apparaissent lors d’exercices de plus en plus légers, jusqu’à être présents même au repos.
Périodes d’aggravation
Tout au long de la maladie, des périodes d’aggravation soudaine, appelées « surinfections », peuvent survenir en raison d’une bactérie. Il est important de reconnaître les symptômes d’une telle aggravation afin de savoir quand consulter un médecin ou prendre son « plan d’action » :
- Sécrétions colorées (jaunes, vertes ou brunes)
- Sécrétions plus abondantes, plus épaisses ou plus difficiles à cracher
- Augmentation inhabituelle de la toux ou de l’essoufflement
Signaux d’alarme
Certains symptômes nécessitent une consultation médicale sans tarder :
- Fièvre
- Douleur thoracique
- Sang dans les expectorations
- Enflure des chevilles
- Difficulté à dormir en position couchée
- Maux de tête, étourdissements, confusion
- Sensation de maladie (malaise général)
- Lèvres ou doigts bleus
Quel est le traitement de la MPOC?
Il est impossible de guérir la MPOC, mais les divers volets du traitement permettent de ralentir sa progression, de maîtriser les symptômes, de diminuer le risque de surinfections et de maintenir une bonne qualité de vie.
Adopter de saines habitudes de vie
- Cesser de fumer est l’action la plus efficace pour les fumeurs. C’est la seule mesure qui permet d’arrêter la progression de la maladie et de diminuer les risques de complications. Cesser de fumer permet également de diminuer le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires et de cancer du poumon. Il existe diverses aides à la cessation tabagique; consultez votre pharmacien ou votre médecin pour en savoir davantage. Ils pourront vous aider à choisir la meilleure méthode et vous soutenir tout au long de votre cheminement. Il est également très important d’éviter la fumée secondaire, la pollution de l’air et certains irritants (parfums, gaz d’échappement des voitures, poussière, etc.) qui sont aussi dommageables pour les poumons.
- Faire de l’activité physique régulièrement est une autre mesure importante. L’activité physique améliore la capacité respiratoire, la résistance aux infections et la santé cardiovasculaire. Elle a un effet positif sur le sommeil et l’humeur. Combinée à une saine alimentation, elle contribue également à maintenir un poids santé et à avoir plus d’énergie.
- Il est recommandé de boire beaucoup d’eau (s’il n’y a pas de contre-indication médicale) afin de rendre les sécrétions bronchiques moins visqueuses et plus faciles à expulser.
Pratiquer la rééducation respiratoire
Vous joindre à un programme de rééducation respiratoire peut vous aider à mieux vivre avec la MPOC. On y apprend, entre autres, des techniques de respiration et des trucs pour faire de l’activité physique. Informez-vous auprès de votre médecin.
Prévenir les infections
Les gens souffrant de MPOC sont beaucoup plus sujets aux infections pulmonaires. Un simple rhume peut avoir des conséquences importantes sur leur santé. C’est pourquoi il est important de recevoir le vaccin contre la grippe chaque automne. Le vaccin contre la pneumonie est aussi recommandé. Se laver les mains fréquemment est aussi une bonne habitude à prendre pour éviter de contracter ou de transmettre des microbes.
Prendre les médicaments prescrits
Le traitement pharmacologique actuel repose sur différents types de médicaments, dont la majorité sont sous forme d’inhalateurs. Il existe plusieurs dispositifs d’inhalation. La technique d’utilisation est très importante pour obtenir l’effet optimal du médicament. Votre pharmacien pourra vous conseiller à ce sujet et sur la façon de gérer les effets indésirables de vos médicaments. N’hésitez pas à le consulter!
- Les bronchodilatateurs ouvrent les bronches pour permettre à l’air de passer plus facilement, ce qui diminue l’essoufflement. Il existe deux classes de bronchodilatateurs : les béta2-agonistes et les anticholinergiques. Il se peut que votre médecin vous prescrive les deux puisqu’ils agissent différemment pour soulager l’essoufflement et diminuer la toux. Ils sont habituellement à prendre quotidiennement.
- Les corticostéroïdes inhalés sont fréquemment utilisés en association aux bronchodilatateurs afin de réduire l’inflammation des bronches.
- Dans le cas d’une infection pulmonaire, des antibiotiques par voie orale sont prescrits. Il est important de suivre les indications de votre pharmacien afin d’assurer la meilleure efficacité possible. Des comprimés de cortisone peuvent aussi être prescrits afin de diminuer l’inflammation des bronches et de faciliter la respiration. La combinaison d’un antibiotique et de cortisone est communément appelée « plan d’action ».
Recevoir un surplus d’oxygène
Certaines personnes peuvent avoir besoin d’un surplus d’oxygène. Ceci peut être pour une courte période, par exemple lors d’un épisode d’aggravation (surinfection), ou à long terme, comme dans des cas plus avancés de MPOC. Un manque d’oxygène fait travailler inutilement le cœur, augmente l’essoufflement, diminue la qualité de vie et augmente la confusion. L’oxygénothérapie permet de corriger le manque d’oxygène dans le sang et ainsi d’améliorer la qualité de vie.
Aller chercher du soutien
Comme la plupart des maladies chroniques, la MPOC peut engendrer des troubles du sommeil, de l'anxiété ou une humeur dépressive. Si cela se produit, n’hésitez pas à en parler avec un professionnel de la santé (médecin, pharmacien, psychologue, etc.). Avec du soutien, il est possible de surmonter ces difficultés. L’appui de la famille et des amis est aussi un atout précieux pour maintenir une bonne qualité de vie.
Ressource :
Programme ActionAir
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